Verticale de Château Sociando-Mallet…ni bourgeois, ni classé, Sociando Mallet tout simplement…

Le domaine Sociando-Mallet…..

Le premier propriétaire de Sociando-Mallet est un certain Sieur Sociondo acquéreur de terrains viticoles près de Saint-Seurin-de-Cadourne en 1633. Le domaine prit son nom avec Madame veuve Mallet, qui en fit l’acquisition en 1850. En 1969, Jean Gautreau reprend la propriété et porte Sociando-Mallet à son plein potentiel.

Le terroir

Le vignoble du château est situé à Saint-Seurin-de-Cadourne en Gironde, dans l’AOC haut-médoc. Sur un sol fait de croupes de graves de Gunz sur un socle argilocalcaire donc sur une géologie identique aux crus classés, il est planté en cabernet sauvignon à 55 %, merlot à 40 %, et cabernet franc à 5 %.

Vignoble de 85 ha – Age des vignes 35 ans – vendanges manuelles – Fermentations en cuve inox thermorégulées – Elevage : 12 mois en barriques neuves puis 6 mois en cuves pour homogénéiser les lots

Le vin

Le grand vin est d’un profil typiquement médocain, dont l’assemblage n’a pas varié entre les millésimes 2002 et 2012. Il est élevé 12 mois en barriques 100 % neuves pour lui apporter une volupté qu’il ne possède pas à l’origine.

Le millésime 2013 marque une inflexion majeure : pour la première fois, le grand vin a un assemblage à majorité de merlot (53 %, contre 47 % de cabernet-sauvignon). Le millésime, difficile dans le bordelais, l’est particulièrement pour ce cépage (rendement de 45 hl/ha), avec un faible pourcentage de jus et des peaux épaisses.. La proportion de fûts neufs a été réduite à 85 % pour tenir compte de cette évolution.

Le château produit également un second vin, sous l’étiquette « La Demoiselle de Sociando-Mallet », élaboré à partir d’environ 20 hectares de parcelles les plus jeunes parcelles et celles situées sur les terroirs les plus argileux.

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Une verticale de Château Bonalgue, Pomerol

 

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2011

Le nez paraît d’emblée sur une belle élégance, floral et toasté sur un fond de fruits rouges.

La bouche est harmonieuse, charmeuse sur sa jeunesse, néanmoins assez concentrée, friande. L’aromatique est dans le même régistre que l’olfactif…un ensemble tendre avec une belle fraîcheur et une belle longueur. Peut être bu sur sa jeunesse ou laisser passer le côté toasté et le boire entre 2018 et 2022. Rigolant

2010

Le nez de ce vin à la robe sombre révèle un nez où l’on sent le fruit mûr légèrement confit.

La bouche est puissante, concentrée avec déjà une belle rondeur. Le vin a bien digéré son élevage en chêne et ne laisse presque paraître que des arômes de fruits rouges cueillis à pleine maturité. La trame tannique est faite de tanins enrobés, fourrés. On peut l’oublier et s’y réintéresser à partir de 2018. Rigolant

2009

Le nez est sur le coulis de fruits rouges, vanillé avec des nots de moka.

La bouche apparaît d’emblée riche mais pas surextraite, donc une belle harmonie d’ensemble déjà presque veloutée. Les arômes rappelent l’olfactif. La trame tannique est déjà fondue. Apogée: 2018-2023 RigolantRigolant

 

2007

 Le nez quitte peu à peu le fruit pour aller vers des arômes d’évolution: cuir et jus de viande rôtie.

La bouche affiche une belle concentration, beaucoup d’harmonie avec des arômes semblables à l’olfactif sur un fond de pruneau sec. En finale, subsistent de fins tanins qui laissent quelques années de bonification. On peut commencer à le boire et en tout cas avant 2020. Rigolant

2005

Le nez est sur des arômes d’évolution viandeux et de la série végétale.

La bouche se révèle d’emblée harmonieuse sur un côté assez souple. On trouve un régistre aromatique de feuilles sèchées, d’humus, de laurier et de viande grillée. Les tanins sont presque aboutis. A boire.  Sourire

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2004

Le nez affiche des arômes tertiaires végétaux et viandeux, presque giboyeux.

La bouche ressemble très fort au 2005 sur le plan aromatique. Les tanins laissent en finale une certaine suavité. A boire avant 2017. Sourire

2003

Le nez affiche une belle palette intense d’arômes divers: moka, cuir, laurier.

La bouche est harmonieuse, élégante avec une perception de légère sucrosité. On retrouve cette diversité d’arômes tertiaires: chocolat, pruneau sec, herbes aromatiques, humus, cuir. Les tanins restants sont élégants. Un excellent vin abouti à boire sur un plat automnal…il fait l’unanimité. RigolantRigolant 

2000

Le nez révèle des arômes de forêt automnales: humus, champignons, feuille sèchée.

La bouche déçoit un peu, elle manque d’équilibre et la finale se révèle courte. Incertain A boire.

1999

On retrouve au nez les mêmes senteurs automnales.

La bouche ne manque pas d’élégance et révèle d’emblée les mêmes saveurs que le 2003 mais avec moins d’intensité. A boire. Sourire

 Conclusions: A l’unanimité une belle dégustation qui permet d’apprécier l’évolution de ce vin au travers du temps, de déterminer la césure entre les arômes de jeunesse (fruit et note toastée et vanillée) et les arômes tertiaires spécifiques au merlot et d’autre part, de mesurer l’influence des millésimes. 

On citera les qualités de ce château à savoir: l’élégance, l’harmonie, la concentration mesurée, la droiture et l’exactitude de vinification. 

 

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Les Languedoc rouges

 

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Le paysage viticole

 Entre la bordure méridionale du Massif Central, les Corbières et la Méditérranée, le Languedoc est formé d’une mosaïque de vignobles répartis dans 3 départements différents : le Gard, l’Hérault et l’Aude. On y distingue 4 zones successives : 

  • La plus haute, formée de régions montagneuses, notamment de terrains anciens du Massif Central. 

  • Ensuite la région des Soubergues (coteaux pierreux) et des garrigues, la partie la plus ancienne du vignoble.

  • Ensuite la plaine alluviale présentant quelques coteaux peu élevés.

  • Enfin, la zone littorale formée de plages basses et d’étangs où la viticulture a persisté malgré le développement du tourisme balnéaire. 

 Géologie 

Cette région est une mosaïque de terroirs à la géologie variée. 

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Paysages et géologie en Languedoc (Jean-Claude Bousquet)

On y trouve des sols de toutes les époques géologiques : 

  • Des schistes de massifs primaires.

  • Des grès et des marnes du secondaire

  • Des terrains calcaires à cailloutis souvent en pente ou situés sur des plateaux.

  • Des terrasses et cailloux roulés du quaternaire 

Le climat 

Le climat méditérranéen assure l’unité du Languedoc. 

  • La région la plus chaude de France

  • Pluies peu fréquentes et mal réparties en juillet et août (plus nombreuses en altitude sur les contreforts du Massif Central)

  • Vents fréquents : secs quand ils viennent des terres (mistral, tramontane) ; ceux qui viennent de la mer modèrent les effets de la chaleur et apportent une humidité bénéfique. 

On a compris pourquoi cette région viticole produit le plus de vins bios.

 Les cépages

 6 cépages dominent : Carignan et Cinsault (limités à 40%), Grenache noir, Mourvèdre, Syrah et Illadoner.

 Les appelations

 Depuis 2006, l’appelation « Coteaux du Languedoc » a laissé place à « Languedoc » suivi d’une des dénominations suivantes : La Clape, Pic-St-Loup, Grès de Montpellier, Pézenas, Terrasses du Larzac ainsi que Sommières. 

En outre, certaines dénominations liées à une ancienne renommée peuvent figurer sur l’étiquette des rouges et rosés : Montpeyroux, St Saturnin, St Georges d’Orques, La Méjanelle, Quatourze, St Drezery, St Christal et Vérargues. 

  • Les autres AOC subsistent cad Faugères, Minervois, St Chinian, Corbières, Cabardès, Fitou

 

Dégustation….une sélection du millésime 2010 de Paul Sirvent, caviste du « Gré du Vin » à Lille

 

  • Saint-Chinian  Borie La Vitarelle Les Crès Izarn Planes (Syrah/Mourv-Biodynamie-18Ha-galets-19.5€)

Le nez est floral avec des notes graphitées. en bouche, on trouve une matière assez concentrée, nette et précise, rectiligne avec une certaine tension. Un vin qui est encore sur la  réserve.7/10

  •  Minervois Le Bois des Merveilles  Jean-Baptiste Senat (Car Gr M-Silice-VV-30 H/H-20€)

Le nez est plein de fruité, des arômes de myrtille, mûre, prune frais et élégants. La bouche reproduit la même expression fruité, concentrée mais équilibrée. Un beau vin ciselé, précis et élégant. Les tanins sont fins, presqu’imperceptibles. 8/10 

  • Terrasses du Larzac Montcalmes   sarl Montcalmes (60%S 20%M 20% Gr-25H/H-23.5€)

 Le nez est élégant, fin, fruité avec des notes boisées, épicées. La bouche est très flatteuse, ronde et gourmande avec une pointe de sucrosité. Les tanins sont fins. Un vin tout simplement charmeur et déjà bien plaisant. 8.5/10 Rigolant

  • Faugères  Jadis de Didier Barral (Côteaux schisteux-Car Gr-25H/H-24€)

 Un nez qui rappelle l’encre, le graphite, même un peu le solvant. La bouche révèle déjà des arômes tertiaires de la série animale, la structure est équilibrée. Globalement, un vin à boire sur un gibier. 7/10 

  • Pic St Loup Clos Marie Cuvée Simon de Peyrus Julien (24€/ Grenache – Syrah –  Mourvèdre)

Le nez révèle une belle richesse en fruit type cerise griotte. la bouche déçoit rapidement..probablement un problème technique sur une bouteille isolée…Vin à revoir, non côté!

  • Faugères  Bastide d’Alquier de JM et V  Alquier (Syr Gr Mo-25€)

 Le nez est complexe sur des arômes d’épices, de poivre, boisé, vanillé sur un fond de fruits bien mûrs. La bouche est puissante, concentrée, complexe aromatiquement et reproduit le spectre olfactif. Les tanins sont serrés mais non rustiques. A garder quelques années en cave…très prometteur…on aime! 8.5/10 Rigolant 

  • Terrasses du Larzac     Mas Julien (Car M Sy-25€)

 Le nez révèle un beau bouquet de fruits mûrs avec de fines notes boisées, vanillées. La bouche est riche, gourmande, charnue. La trame tannique est faite de tanins charpentés qui laissent présager un bel avenir. L’ensemble offre un potentiel énorme! On aime! 9/10RigolantRigolant  

 

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  • Vin du Pays du Gard   Roc d’Anglade  de R et M Pedreno (Carignan, puis Grenache, Syrah et Mourvèdre.-32€)

 Le nez est la bouche sont étranges…un vin à problème…A revoir! 

  • Pic St Loup Ermitage  « Guilhem de Gaucelm »  Frères Ravailles (  Argilo calcaire et galets roulés-10 à 20H/H-50% Sy 50% Gr   35€)

    Le nez est bouqueté, on y trouve des notes végétales (tabac, foin coupé), épicées. La bouche est complexe, équilibrée, reproduisant le même spectre aromatique que le nez. Les tanins sont fins. Une bouteille qui demande un plat qui a de la personnalité. 8/10  

 

 

 

 

 

 

 

Les Crus du Beaujolais

 Cercle oenologique « La Moinette » à Tourpes, vendredi 12 juillet 2013

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Historique

·        Présence des vignes déjà à l’époque romaine

·        L’abbaye de Cluny au Moyen-âge assure la culture de la vigne

Le paysage viticole

·        Le vignoble du Beaujolais s’étend sur 55 Km en-dessous de Macon jusqu’aux portes de Lyon. D’ouest en est, sa largeur varie de 12 à 15 Km avec comme limites : la Saône à l’est et les monts du Beaujolais à l’ouest.

·        Le vignoble repose sur une succession de coteaux et de collines aux croupes arrondies qui descendent vers la Saône par palliers successifs. L’altitude du vignoble varie entre 200 et 500 m.

·        De nombreux petits cours d’eau, affluents de la Saône, drainent le vignoble creusant les collines d’ouest en est.

·        Les orientations sont le plus souvent du type est, nord-est et sud-est ; les expositions nord étant exclues pour la culture de la vigne. 

Le climat

·        Considéré globalement comme tempéré soumis à 3 influences climatiques : climat continental ressenti en hiver et en début de printemps ; climat océanique et méditéranéen ressentis en période estivale.

·        Insolation normale est de 1925 heures par an (Rappel : 1500 h à Lille et 2800 à Chateauneuf)

Les cépages

·        Pour les rouges: principalement le Gamay noir à jus blanc lequel résulte d’un croisement entre le Gouais, cépage blanc disparu et le Pinot Noir. On s’accorde à dire que c’est sur les sols pauvres et schisteux que le gamay s’exprime le mieux. C’est un cépage très productif, par conséquent nécessitant une densité de 10.000 pieds à l’hectare et aussi une taille courte pour diminuer le rendement. Le Pinot Noir reste admis jusqu’à 15% jusque la récolte de 2024.

·        Pour les blancs : le chardonnay.

Pour l’anecdote rappelons que le cépage Gamay a été banni de la Côte d’Or par un édit de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, qui le traitait en 1395 de « très desloyault plant ».

 

Les différents crus du Beaujolais et leurs caractéristiques générales

·        Juliénas: 585 ha, peut produit des vins robustes, structurés qui méritent souvent quelques années d’élevage.

·        Saint-Amour: 310 ha,  plutôt fruités, élégants, ne sont pas généralement des vins de garde.

·        Chénas: 255 ha, plutôt de couleur profonde, aux arômes complexes, floraux, fruités et épicés. Peuvent très bien vieillir lorsqu’ils proviennent de vieilles vignes.

·        Moulin à vent: 665 ha, le plus célèbre des crus du Beaujolais et peut-être le plus complet et le plus apte à bien vieillir. Il peut avec le temps se confondre avec certains pinot noir.

·        Fleurie: 855 ha, vignoble situé entre 220 et 430 m d’altitude. Les vins sont souvent fruités et floraux (la violette et l’iris) tout en finesse, élégants et soyeux.

 

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Le lieu-dit « La Madonne » à Fleurie et son sol de « gore ».

·        Chiroubles: 350 ha, considéré comme les plus féminins, charmeurs, aromatiques, floraux.

·        Morgon: 1126 ha, avec son célèbre « Mont de Py » qui domine de ses 352 m le vignoble avec son terroir particulier où le schiste décomposé appelé « roche pourrie » fait dire de son vin qu’il « morgonne » (note aromatique qui se rapproche du « Sherry »).

·        Régnié: 400 ha, le plus récent des crus du beaujolais (1988), qui ne recouvre que la seule commune de Régnié-Durette, se distingue par un important gradient d’altitude. Les vins sont souvent intensément fruités, floraux et souples, au potentiel de garde limité.

·        Côte de Brouilly: 320 ha, La colline de Brouilly trône au milieu d’une mer de vignes dont la roche mère est la pierre bleue de Brouilly. Les vins y sont équilibrés, fruités et persistants et les tanins enrobés.

·        Brouilly: 1325 ha, les vignes entourent le mont Brouilly produisent des vins charnus, harmonieux, vineux et de garde moyenne. 

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Le granit rose 

Géologie des crus du Beaujolais

  • Proche des Alpes, le Beaujolais a été plus fortement soulevé que le maconnais lors de la surrection du massif alpin, d’où l’altitude plus élevée des monts du Beaujolais (jusqu’à 1000 m) par rapport aux monts du maconnais (max 600 m).
  • Le Beaujolais forme la bordure orientale du massif central.  
  • Les Crus du Beaujolais se trouvent dans la partie nord où le socle hercynien (Ere primaire) avec ses formations granitiques, métamorphiques et volcaniques détermine les terroirs.

En se désagrégeant, le granite donne une arène sableuse de couleur rose saumon appelée « Gore » dont l’épaisseur peut varier de quelques cm à plusieurs mètres.

Elle forme ainsi des sols acides, filtrants et pauvres qui sont sensibles à la sécheresse mais faciles à travailler.

Les pentes deviennent parfois très fortes (notamment à Fleurie et chiroubles) où le vignoble est installé en terrasses séparées par des murets de pierre de granit rose.

  • D’autres roches acides supportent les vignobles: trias gréseux à St Amour et schistes d’origine volcanique à Juliénas.

 

Dégustation….

Une sélection de Pierre Manquat, caviste de « Le promenoir des vins » à Villefranche-sur- Saône…. 

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1/ Juliénas 2011 G. Martin 

 Le nez assez expressif fruité, élégant avec quelques notes florales et de poivre.

La bouche se révèle friande, juteuse avec un côté groseille rouge. Clin d'œil 9.8€

2) Côte de Brouilly Cuilleron-Villa 2008 

 Le nez affiche des arômes de confiture de fraise, crémeux, un rien empyreumatique.

L’ataque en bouche révèle une matière harmonieuse, assez concentrée se terminant sur une belle fraîcheur d’ensemble avec des arômes semblables à l’olfactif. Un vin bien travaillé! Sourire 10.9€

3/Chénas 2010 « Les Quartz » 2010 – D.Piron-Lameloise

 Le nez révèle des arômes de silex, de pierre à fusil, de la minéralité surun fond fruité.

L’attaque en bouche révèle une matière d’une belle élégance et d’une certaine complexité, un beau Beaujolais de gastronomieRigolant 12.80€ 

4/ Régnié Charlie Thévenet 2009 

Ce vin à la robe profonde affiche un nez varié, complexe, épicé, boisé avec un côté sudiste.

L’attaque en bouche révèle une matière concentrée, pleine, sur des arômes de garrigue, d’épices, toastés. La trame tannique est faite de tanins fins, bien présents mais non austères.  RigolantRigolant 13.80€ 

5/ Brouilly »  Vieilles vignes » 2011- JC Lapalu 

Ce vin à la robe profonde affiche un nez avec des notes empyreumatiques et de jus de viande rôtie. 

La bouche révèle une matière puissante, qui est encore sur sa réserve mais qui semble prometteuse. La trame tannique est faite de tanins charpentés qui appellent à se polir.Sourire 14.50€ 

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6/ St Amour 2011″Chateau des Rontet » Côte de Bresset  Gazeau-Montrosi 

Le nez affiche des arômes de mûre, de pruneau avec une touche un rien végétale de bon aloi.

La bouche révèle une matière fruitée d’un fantastique équilibre, tous les constituants semblent être en harmonie parfaite; bref une superbe réussite d’ensemble, un beau vin ! Rigolant16.40€ 

7/  Chiroubles Vieilles vignes 2011 Georges Descombes 

Le nez est sur le coulis de cerise noire, vanillé et poivré.

La bouche révèle une matière opulente, un fruité puissant, gourmand pur et net avec une finale d’une belle fraîcheur. Tout respire la maîtrise…. la vendange à pleine maturité, la vinification parfaite et un élevage bien intégré. Un superbe vin dans lequel rien ne ressort particulièrement mais qui laisse un sentiment de grande classe. 17.60€ RigolantRigolant 

8/ Morgon « Cote de Py »  2010  J. Foillard (Macération carbonique –Elevage 6-9 mois en fûts non neufs) 

Le nez affiche des arômes empyreumatiques, épicés.

La bouche révèle une matière assez complexe, assez opulente mais dont la trame aromatique qui ne fait pas tout-à-fait l’unanimité quoique personnellement je lui prédis un avenir optimiste.

19.80€ Sourire 

9/ Moulin à vent Chateau des Jacques « Grand Carquelin » 2009  L. Jadot (Elevage en futs neufs 10 mois) 

Le nez de ce vin à la robe sombre est expressif, respirant la crème moka, le cacao, le tabac, le malt torréfié.

L’attaque en bouche révèle une matière d’une concentration absolue, une opulence rare sur un fond complexe d’arômes nobles: torréfaction, cuir, épices, pruneau d’agen. Bref, un tout grand vin….tout le monde applaudit, ON ADORE!!! 24.50€   

10/ Fleurie Vieilles vignes 2011  Y. Metras  

Un beau nez complexe…on a l’impression qu’on rentre dans une herboristerie…!

La bouche révèle  une belle matière noble, harmonieuse , élégante, fruitée avec de fines notes complexes d’épices et de garrigue provençale. Un beau vin qui avait la rude tâche de succèder au château des Jacques. 31.80€ Sourire


A l’unanimité, les membres du club-oeno « La Moinette » remercient Pierre Manquat pour sa sélection de belles pointures du Beaujolais qui nous réhabilite avec cette belle région aux terroirs variés et son cépage mythique. Il nous prouve qu’il y a aussi dans cette région de grands vignerons qui croient à leur terroir et qui peuvent grâce à leur foi et leur talent envisager l’avenir avec optimisme…!! 

La cave « Le Promenoir des vins » à Villefranche-sur-Saône

Pierre Manquat contact@lepromenoirdesvins.com

 

 

         

 

 

Les Saint-Joseph rouges

Séance oenologique du vendredi 25 mai 2012

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Sur la rive droite du Rhône, entre Condrieu et Cornas et face à l’appelation de l’Hermitage,s’étire le long vignoble de 60 Km de St Joseph, fait de paysages de terrasses qui caractérisent le relief des Côte du Rhône septentrionales.    

Vignoble St Joseph

 L’appelation

   1200 hectares de vignes sur 3600 classées.

    Historique de l’appelation :

  •  Début de l’AOC:1955 limitée à 6 communes du sud de l’appelation.
  •  Extension en 1969 à des communes situées sur un ensemble de granit longeant la rive droite du Rhône, en zone mécanisable.
  • Au début des années 80, les viticulteurs prennent conscience que cette extension conduisait à une dérive de la typicité de l’appelation, c’est pourquoi ils entament une révision de l’aire délimitée.
  • Réduction de l’appelation en 1991, passant de 7500 à 3500 ha afin de recentrer le vignoble sur les sols plus qualitatifs cad les parcelles situées en coteaux ou en plateaux et proches du Rhône, à moins de 320 m d’altitude et exposées sud ou sud est. Sont exclues: les parcelles situées sur les vallées perpendiculaires au Rhône qui sont plus froides car ne bénéficiant pas de l’effet régulateur du Rhône et plutôt exposées nord et nord est.

Densité min : 4500 pieds/Ha pour les vignes mécanisables ; 8- 10000 pieds à l’hectare pour les vignes non mécanisables.

Rendement visé est de 40 hecto/Ha (Rendement butoir: 46 hecto/Ha)

 Climat

De manière générale : semi continental mais en raison de sa situation géographique: situé à un carrefour de transition entre le climat continental lyonnais et celui de la méditerranée, en raison de sa longueur, le vignoble ne subit pas de manière identique les incidences du climat.

Les influences micro-climatiques prennent ici toute leur importance, chacune d’entr’elles subissant, outre les influences générales, les effets de l’exposition, de la pente, de l’altitude. Sur un même coteau, il n’est pas rare d’observer des dénivellations qui peuvent varier de 150m.

 Etés chauds et secs et précipitations marquées à l’automne.

Les cépages

Cépage Syrah mais le décret permet l’adjonction de 10% de marsanne ou roussanne.

La Syrah est ici proche de sa limite nord de maturation, ce qui est un gage de qualité car les raisins finissent de mûrir au frais.

Géologie

Malgré la présence de rare sols d’origine quaternaire ou secondaire, c’est dans l’âge du substratum, essentiellement primaire, que l’on trouve l’unité de cette appelation.

 

Coupe géologique J Fanet 2

Schéma extrait de « Les terroirs du vin » de Jacques Fanet

 

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  Coupe géologique perpendiculaire au Rhône au niveau de Sècheras au travers des rohes siliceuses    métamorphiques

L’appelation est située sur le rebord oriental du Massif Central, creusé par le Rhône et ses affluents.

Elle regroupe 3 types de roches et de sols :

  • La majorité des terroirs de l’appelation repose en sous sol sur des roches éruptives de la famille des granites. Ces roches massives sont sensibles à l’altération et et se dégradent pour donner naissance à des sables argileux appelés localement « gores ». Peu stables, ces matériaux doivent être retenus par des murets caractéristiques de ce payasage de terrasses.

Roche granitique dans la région de Mauves.P1000335.JPG

  • Des roches métamorphiques (issues du compactage par pression, avec échauffement, des couches de l’écorce terrestre), type gneiss et micaschistes de texture feuilletée au centre de l’appelation. (sols de couleur foncée avec présence argileuse proches de ceux des Côte Rôtie).

 

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         Roche « Gneiss » en affleurement à Vion.

  • Une zone calcaire autour de Chateaubourg, au sud de l’appelation.

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                 Sol calcaire du vignoble de G Courbis à Chateaubourg.

Les sols de provenance d’alluvions quaternaires sont très peu représentés sur la rive droite du Rhône; juste quelques placages subsistent à Tournon, au pied du coteau original de St Joseph qui a donné son nom à l’appelation.

Les vins

En règle générale, les vins rouges de St Joseph présentent un caractère aromatique très marqué de fruits noirs (cassis), d’épices (poivre), réglisse et de sous bois, avec en bouche une belle élégance, un certain velouté et de la finesse.

Mais on observera des caractères différents selon leur origine. Ceux du secteur nord, dans la vallée de Chavannay peuvent se rapprocher du type Côte Rôtie; ceux du sud du type Cornas (?).

Vins à déguster (*)

 Les vins ont été choisis par Frédéric Hérédia à la Cave « Syrah et Compagnie » à Tain-L’Hermitage 

 

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Caroline 2008 de Louis Chéze  Sols granitiques de muscovite à Limony dans le nord de l’appelation-Elevage 12 mois en barriques dont 20% neuves-Rendements 30-35 hecto/ha-17.5€

Au nez:cassis,mûre,griotte. L’attaque en bouche est faite de fraîcheur avec les mêmes arômes qu’au nez avec en finale de fins tanins suaves.Sourire 

Clos de Cuminaille 2008 de Pierre Gaillard  Sols de granits très altérés – Rendement 35 hecto/ha –Macération post fermentaire à 30°C-Elevage 18 mois en barriques dont 40% neuves   19€  

Au nez, même trame aromatique que le précédent mais avec plus de concentration et de complexité à l’aération. En bouche, un bel équilibre et de la fraîcheur; il demande encore un peu de cave pour se fondre davantage. Sourire 

St Joseph 2009 de Pierre Gonon  19€ Coteaux granitiques et de gneiss à Mauves

Au nez, les fruits noirs et une pointe minérale. La bouche est concentrée, la structure faite d’une trame tannique qui demande à s’arrondir.Un ensemble harmonieux, suave encore sur sa réserve.  Sourire  

St Joseph 2009 de Sylvain Gauthier   Domaine des Pierres Sèches (1ha) 18.5€

Le nez est expressif et complexe (jus de viande grillée,réglisse,café, épices..) sur un fond de fruits rouges. L’attaque en bouche est généreuse, concentrée mais harmonieuse sur une trame tannique qui laisse présager à ce vin un superbe avenir. Rigolant

 Les Royes 2007 du Domaine Courbis   Sols argilo calcaires à Chateaubourg – Extraction maximale de couleur en cuve inox – Macération 3 semaines – Elevage 20% en barriques neuves- 23€

Le nez révèle un bouquet complexe (fruits rouges compotés, café, épices avec une touche animale). La bouche est déjà assez sphérique, une matière concentrée sur une structure de tanins déjà bien arrondis. Sourire

Les Serines 2007 de Yves Cuilleron  Sols granitiques peu profonds – FML en barriques Elevage 18 mois en barriques  31€

Nez expressif et complexe (fruits noirs confiturés, notes empyreumatiques: café,chocolat,réglisse). L’attaque en bouche révèle une matière assez concentrée, encore bien fruitée et pleine de fraîcheur. Les tanins sont présents mais fins. La longueur en bouche est appréciable. Rigolant  

Le Berceau 2009 de Bernard Grippa 40€  Sols granitiques – Vendange non éraflée pour moitié

Le nez révèle d’emblée la grande concentration de ce vin: un nez racé avec un bouquet énorme et complexe. La bouche est généreuse, charnelle, généreuse avec une grande palette d’arômes: du fruité, au floral avec des séquences épicées et empyreumatiques. C’est bon!

 RigolantRigolant

 Vignes de l’Hospice 2007  de Guigal   Issue de la Colline St Joseph – Rendement 35hecto/ha – Elevage chêne neuf 30 mois -50€

Le nez révèle un régistre élégant et complexe: arômes de grillé, torréfié, vanillé. La bouche est d’emblée onctueuse, ronde, et on y retrouve la même compléxité aromatique que l’olfactif avec l’influence non négligeable de l’élevage bien intégré en barriques neuves. RigolantRigolant 

Conclusions de cette dégustation:

  • Une grande dégustation, de qualité homogène et sans déception!
  • Un petit coup de coeur rapport qualité prix au vin du jeune vigneron ardèchois Sylvain Gauthier!
  • On a épinglé l’unité et la spécificité organoleptique des 6ers vins avec en commun une trame aromatique spécifique et parfois une touche minérale à l’olfactif. En bref, une certaine identité qui pourrait être confondue avec une certaine unité du terroir en plus du caractère monocépage des vins de St Joseph ? 
  • Les deux derniers vins se distinguent et offrent en plus 2 styles complètement différents…l’un caractérisé par la générosité de la matière fruitée et le dernier marqué par un élevage de classe . 

(*) La notation exprimée en « smiliesCool » est une évaluation hédonique du groupe de dégustation du club « La Moinette ». On ne peut considérer qu’elle puisse être le reflet de la qualité globale d’un domaine, ni même de la qualité de la production du millésime goûté, étant donné la faible valeur statistique que représente une bouteille de 75 cl. 

Pour avoir une idée plus précise de la qualité d’un domaine ou de la qualité d’un millésime, référez vous à la littérature des experts traditionnels comme Bettane-Dessauve, Parker, Hachette, La Revue du Vin de France…etc

 

Merci à Frédéric Héredia pour le choix judicieux de cet échantillonnage!
 

 

 

 

 

Les vins blancs de la vallée du Rhône nord

                        Séance du cercle oenologique « La Moinette »du vendredi 15 juillet 2011

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Condrieu et le cépage Viognier

 Au pied du massif du Pilat, entre Côte Rôtie et Saint Joseph, s’ éparpille la centaine d’hectares qui compose Condrieu.

Sur le granite de ces coteaux vertigineux, le viognier trouve un grand terroir, apte à donner naissance à des vins blancs capiteux.

 Géographie

  • Un archipel d’ îlots viticoles éparpillés sur 7 communes et 3 départements.
  • Les coteaux particulièrement pentus, recouverts d’arènes granitiques sont situés au pied du mont Pilat.
  • Vignoble situé à une altitude de +- 250 mètres.
  • Les expositions élevées sont privilégiées, là où le viognier brûle moins son acidité : maturité plus tardives, potentiel sucre/acidité mieux respecté et moins de stress hydrique.
  • Vignes plantées soit face au Rhône, soit sur les versants sud des cours d’eau qui entaillent le massif.
  • Exposition est, sud est, sud bien abrités des vents du nord.
  • Les pentes peuvent atteindre 50%, avec des sols peu profonds (moyenne de 50-60 cm). Vignoble non mécanisable 

 

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Appelation

  • +- 110 Ha exploités (sur 260 potentiels).En 1975, il n’y avait plus que 10 Ha exploités.
  • AOC depuis 1940
  • Rendements de 37 hectos/Ha

 Climat 

  • De type continental modéré (dit « lyonnais »): Hiver tempéré, été chaud et sec, pluies régulières au cours des autres saisons surtout d’août à novembre.
  • Les gelées printanières sont rares.

 Géologie 

  • Situé sur les contreforts du Massif Central, le sous-sol est essentiellement constitué de roches métamorphiques de l’ère primaire, de la famille des gneiss. L’altération de ces roches a donné naissance à des sols sablo-argileux friables, uniquement retenus par des murets.

        Ces sols donneraient des vins précoces et friands.

  • On trouve aussi des plateaux de loess (sols de particules fines minérales, de calcaire , de quartz et d’argiles transportés par les vents violents durant l’ère quaternaire)

        Ces sols donneraient des vins moins nerveux et fruités, plus aptes au vieillissement.

 

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  Sols de « loess »

Cépage: le Viognier 

  • Cépage d’origine croatienne
  • Précoce, il atteint 13-14° naturels.
  • Présente souvent un déficit d’acidité
  • Résistant aux maladies, il affiche une aptitude moyenne au vieillisement.
  • Destiné aux sols plus secs, les moins profonds dans lesquels il atteint une bonne maturité tout en limitant le rendement.
  • Vignes disposées en échalas ou en palissage.
  • Etudes botaniques menées pour créer des souches plus tardives, avec davantage d’acidité naturelle, afin d’atteindre l’équilibre avec des degrés élevés.
  • Fermentation malo lactique pratiquée car l’acidité malique se marie mal avec les arômes du viognier.
  • Toute pratique entraînant une chute de l’acidité est bannie (surmaturité, apports excessifs en potasse, ou macérations pelliculaires )
  • La finesse en arômes primaires serait plutôt l’apanage du nord de l’appelation. Au sud, ils seraient plutôt massifs, monolithiques, exubérants sur la pêche et l’abricot, moins minéraux et moins acides que ceux du nord.
  • Caractéristiques organoleptiques : 

        * Le nez est floral et fruité à la fois, mariant l’aubépine, la violette, l’acacia et l’abricot.

        * La bouche est ample et ronde, avec des arômes de compote de fruits jaunes (pêche et

          abricot)avec une finale épicée et fraîche.

Cépages Roussanne et Marsanne à Crozes Hermitage, Hermitage,

St Joseph et St Péray.

 Le cépage Marsanne

  • Cépage vigoureux et généreux
  • Apprécie les terrains peu fertiles, chauds et caillouteux
  • Donne des vins puissants, peu acides, gras, peu expressifs mais évoluant favorablement ; il faut la vendanger très mûre pour obtenir des vins onctueux.
  • Ce cépage est présent dans la vallée du Rhône, en Provence et en Languedoc.
  • Caractéristiques organoleptiques :

        * Le nez est fait de parfums légers de fleur blanche (acacia), de miel d’épices, de fruits    blancs, de fruits secs.

        * La bouche est ronde, peu acide. On retrouve les mêmes arômes qu’au nez avec souvent des notes grillées de l’élevage en chêne. 

Le cépage Roussanne

  • Cépage de vigueur moyenne
  • Se plaît sur sols :

        * chauds, caillouteux et bien draînés

        * maigres de coteaux

        * limoneux calcaires caillouteux

  • Donne des vins élégants, délicats, complexes et de grande finesse.
  • La roussanne trouve son terroir d’élection dans la vallée du Rhône mais aussi en Savoie où elle s’appelle « Bergeron » dans l’AOC « Chignin Bergeron ».
  • Caractéristiques organoleptiques :

         * Nez fin et intense, fait de nuances d’aubépine, de fruits jaunes (pêche, abricot) et de miel.

         * La bouche est grasse et ample, avec une bonne acidité qui garantit une bonne garde.

       Les 2 cépages sont généralement associés dans le Rhône nord.

        Autres appelations en blanc du Rhône Nord 

  • Crozes Hermitage

         * Situé sur la rive gauche du Rhône.

         * Les vins blancs ne représentent que 10% de la production totale

         * Ils sont produits sur les terres blanches calcaires de Crozes et de Mercurol ou sur les solssableux de Larnage. 

  • Saint Joseph 

          Situé sur la rive droite du Rhône, cette appelation s’étend sur 60 Km. Ce vignoble plante  sesracines dans la bordure orientale du Massif Central et se niche dans les sites climatiques les plus favorables exposés sud sud-est.

          * Marsanne et roussanne sont souvent implantés sur des terrains meubles, en particulier les plateaux constitués de « loess »  (région de St Désirat – Andance)    

          * On les trouve aussi sur des sols plus graveleux de terrasses anciennes du Rhône, plus profondsdonnant du gras aux vins. 

  • Saint Péray 

Situé face à Valence sur la rive droite du Rhône, l’appelation jouit d’un microclimat plus froid.

La production est surtout axée sur les vins blancs de blancs en méthode traditionnelle. 

     * Marsanne, souvent majoritaire associée à la roussanne est installée sur des éboulis calcaires associés à des loess.

      * Dans la vallée du Mialan, la vigne a aussi colonisé des replats surélevés constitués d’alluvionsquaternaires d’origine glaciaire.  

  • Hermitage 

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Dominant le Rhône, la colline de « l’Hermitage » conjugue un climat quasi continental avec des étés chauds et des hivers froids, un bon ensoleillement (+- 2300 h/par an)et 3 profils géologiques : sols granitiques, sols de loess et terrasses du Rhône (argiles, cailloutis et calcaires). Le vignoble de l’Hermitage est à classer parmi les plus importants de France; de plus, elle est la seule appelation de la région dont les vins blancs sont aussi réputés que les vins rouges. 

               Le vignoble se situe entre 125 m et 320 m d’altitude.

               Il est organisé en terrasses qui optimisent l’exposition avec de fortes pentes pouvant atteindre 40% .

               Rendements de 37 hectos/Ha

               La fermentation malo lactique est systématique afin de préserver le gras et le volume des 2 cépages blancs.

               Les cépages blancs sont situés sur les sols de loess souvent situés sur des replats en haut decôteaux et sur les sols des terrasses du Rhône de grande diversité avec de haut en bas:argilerouge, des cailloutis, des sols calcaires sur colluvions, ou encore sablo-caillouteux ou argilo-caillouteux. Ces sols de terrasses peuvent convenir aussi bien aux blancs qu’aux rouges.  

           Les vins blancs sont très originaux, particulièrement aromatiques, amples, gras, équilibrés etdont l’acidité est en retrait.. Ils sont associés à des plats riches aux goûts complexes.  

 

Vins à déguster (*)

8 vins sélectionnés par Frédéric Hérédia, caviste « Syrah et Compagnie » de Tain L’Hermitage.

 

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Crozes Hermitage Philippe et Vincent Jaboulet 2009  – 100% Marsanne – 13€ 

 Au nez, des arômes primaires floraux et fruités (poire). La bouche est vivace,fraîche, anisée en fin de bouche. Globalement de la finesse mais peu de profondeur. 7/10

Crozes Hermitage Gilles Robin « Les Marelles » 2009 – 60% Roussanne – 40% Marsanne de Vieilles Vignes – Sols alluvionnaires du quaternaire – 14€   

Le nez est assez complexe, des arômes fruités type poire, fruits exotiques avec des séqences boisées et cire d’abeilles.La bouche est assez ample, harmonieuse,marquée par l’élevage mais sans dominance particulière. 7.5/10

St Peray Bernard Gripa « Les Figuiers » 2009 – 60% Roussane & 40% Marsanne – 22€

Le nez est sur les agrumes, orange confite et arômes tertiaires d’élevage en fûts.la bouche est complexe, toastée, noisette grillée sur un fond d’agrumes.Le tout est bien équilibré , harmonieux. 8/10

St Joseph Pierre Gaillard 2009 – 100% Roussanne – Sols de sables légers de granits détritiques – Rendement 25 hecto/Ha – Fermentations alcoolique et malolactique en barrique à t° de 15-18°C – Elevage 7-8 mois en barriques dont 10% de barriques neuves – 18€

Le nez sur l’abricot, la pêche blanche,les fruits jaunes.La bouche est charpentée,tendue, minérale, matière et puissance demandent un peu de vieillissement. 7.5/10

St Joseph Guigal « Lieu dit St Joseph » 2007 –  95% Marsanne & 5% Roussanne – Vignes sur gneiss – Rendement 33 hectos/ha – T° contrôlée à 18°C –  Elevage 50% fûts neufs & 50% fûts de 1 an – 23.8€

Bouteille à problème (oxydation,madérisation…) Non commenté. 

St Joseph 2005 de Grippa (de la cave de Jean Louis)

Le nez est d’arômes tertiaires, végétal, minéral. La bouche sur des arômes d’agrumes affiche d’emblée sa puissance, sa structure, son volume mais le tout compensé par une grande impression de finesse et de fraîcheur. 9/10 Rigolant 

Condrieu François Merlin « La Jeanraude » 2008 – Rendement de 35 Hl/Ha – Vignes de plus de 60 ans – Elevage 70% en fûts – 35€ 

Le nez est complexe: d’abord des notes d’abricot, de pêche mûre, de fleurs blanches et ensuite de la minéralité. La bouche est grasse, ample, profonde mais aussi élégante, fine et fraîche. Elle offre une grande variété d’arômes floraux et fruités et beaucoup de longueur. Délicieux! RigolantRigolantRigolant 9.5/10

Condrieu Georges Vernay « Les Terrasses de l’Empire » 2009 – Terrain granitique – Fermentations en barriques de 20 Hl – Elevage en cuve inox et 10% en fût neuf – 39€ 

Le nez est très floral, sorte de capture fractionnée des arômes pelliculaires du raisin.La bouche est volumineuse, ample mais dans un ensemble ciselé avec une finale épicée.Rigolant 9/10

Hermitage Paul Jaboulet Ainé « Le Chevalier de Stérimberg » 2006 – 65% marsanne & 35% Roussanne – Sols argilo calcaires et sablo caillouteux – Rendement 30 Hl/Ha – Fermentations sous bois et élevage 10-12 mois – 53€ 

Le nez est riche, dominé par de complexes arômes tertiaires (caramel,cire d’abeilles,résine de pin..). La bouche est chaleureuse, volumineuse encore dominée par les arômes boisés. A laisser vieillir!Sourire 8.5/10

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(*)La notation exprimée sur 10 est une moyenne hédonique du groupe de dégustation du club « La Moinette ». On ne peut considérer qu’elle puisse être le reflet de la qualité globale d’un domaine, ni même de la qualité de la production du millésime goûté, étant donné la faible valeur statistique que représente une bouteille de 75 cl. 

Pour avoir une idée plus précise de la qualité d’un domaine ou de la qualité d’un millésime, référez vous à la littérature des experts traditionnels comme Bettane-Dessauve, Parker, Hachette, La Revue du Vin de France…etc

 

 Prochaine séance: Les Saint Joseph rouges.

Madiran

                                                                          Séance du vendredi 6 mai 2011 

Le paysage viticole

 

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Madiran est niché sur la rive gauche de l’Adour, lovée dans un coude que dessine ce cours d’eau descendu des Pyrénées en direction sud-nord et qui prend à partir de cette région la direction de l’ouest pour se jetter dans l’océan à Bayonne.

Les paysages sont constitués par des lignes de coteaux parallèles orientés nord-sud, séparés par des vallées profondes.

Le Madiran correspond à un paysage de collines, parsemé de vallées dysimétriques et de coteaux dont certaines croupes vont dépasser une altitude de 350 m.

Ces échines sont séparées par des vallées dysimétriques: des versants ouest , longs et peu inclinés et des versants est, courts et raides.

Elles sont marquées par des entailles qui créent des vallées secondaires aux versants sud, très précieux pour la culture de la vigne.

Le vignoble de Madiran qui a la particularité de partager le même terroir avec celui de pacherenc de Vic Bihl, se répartissent sur 3 départements : le Gers, les Pyrénées Atlantiques et les Hautes-Pyrénées.

Le 10 juillet 1948, les vins de Madiran et Pacherenc de Vic Bilh accèdent au Rang d’AOC. 

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Situation hydrographique du Sud Ouest (L’Adour en bleu foncé qui remonte du sud vers le nord et opère une courbe vers l’ouest).

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Le climat

 

  • Madiran, situé à 100 Km de l’océan et 50 Km des Pyrénées, jouit d’un micro-climat qui subit en même temps l’influence de l’Atlantque et des Pyrénées, plutôt tempéré et de type océanique.
  • Pluviométrie hivernale et printanière, limitée en été et en automne, et des tendances montagnardes sur les plus hautes croupes.
  • Ensoleillement de 1900 heures annuelles, automne lumineux.
  • Les fonds de vallée sont sensibles aux gelées qui peuvent être tardives.
  • Eté chauds et orageux (grêle!), automnes longs,chauds et secs
  • Climat moins doux sur les hautes croupes méridionales.

 

Appelation

 

  •  Surface : 1350 Ha
  • AOC depuis 1948
  • Rendement moyen à l’hectare : 55Hl
  • Les A.O.C. Madiran (et Pacherenc du Vic-Bilh) concernent 37 communes.

 

 Les cépages

 

 Le tannat est le cépage qui donne sa typicité aux vins de l’appelation où il doit représenter max 80% et min 40% de l’ encépagement.

C’est un cépage très vigoureux qui produit un vin robuste et charpenté à cause de son intensité tannique exceptionnelle, qui ne peut être apprécié qu’après plusieurs années de vieillissement. Il est riche en alcool et en acidité. Tardif, il supporte bien l’arrière saison

Autres cépages : le cabernet franc et le cabernet sauvignon  qui apportent du fruité, et le fer servadou, cépage régional qui assouplit le vin et apporte de la fraîcheur. 

Aujourd’hui, la tendance est à planter plus de tannat, choisir des porte-greffes et des clones moins vigoureux, augmenter la densité de plantation pour réduire la charge de raisin sur chaque cep et ainsi obtenir une concentration plus importante, mais aussi une maturité plus aboutie et donc des tanins mieux enrobés et soyeux.

 

La géologie

 Les sols viticoles de cette région sont nés en conséquence directe du soulèvement pyrénéen. Deux phases essentielles de ce soulèvement ont marqué la morphologie et les types de formations géologiques rencontrées ici :

  • Le serrage contre la plaque européenne de la miniplaque ibérique prise, comme en sandwich, entre la première et la plaque africaine ;
  • L’épandage très vaste des produits de l’intense érosion qui a affecté la jeune chaîne en surrection. Cette seconde phase commence au début de l’ère tertiaire. Les produits de l’érosion ont commencé à s’accumuler d’abord au pied des Pyrénées, ensuite ils vont s’étaler de plus en plus loin. Au cours du quaternaire, les torrents descendus des Pyrénées ont continué à déposer le long de leur cours de vastes étendues caillouteuses(Villafranchien, puis terrasses quaternaires). Ensuite, les torrents et rivières (gaves) s’encaisseront dans les dépots tertiaires et quaternaires, les terroirs prendront la forme de lambeaux allongés parallèlement aux cours d’eau.

 

  • La topographie de la région de Madiran est caractéristique du bassin aquitain, dont le relief général est lié à un substrat molassique marno-calcaire tertiaire. Cette imposante masse de molasses dont l’épaisseur peut excéder 1500 mètres forme la plus grande partie des coteaux de Madiran.
  • Au dessus des molasses, on trouve une nappe alluviale ancienne à graviers, puis à galets du quaternaire.

 

Sur les pentes douces, il y a un recouvrement de colluvions. Le terroir est donc constitué par les sols qui se développent sur ces roches mères.

  • Cette nappe peut être surmontée d’une couche de limons fins éoliens (loess). 

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Les sites viticoles autrefois situés sur les terres les plus pauvres ont colonisé les sols de boulbènes des longs versants est à partir des années 1960. Depuis la délimitation parcellaire de 1996, les viticulteurs abandonnent peu à peu ces sols hydromorphes. Ils leur préfèrent des sites de coteaux, mieux drainés et mieux exposés, en adéquation avec une production viticole de qualité dont l’image commerciale moderne est un vignoble de pente tourné vers le soleil. 

La tendance est à vouloir agrandir les domaines en choisissant des coteaux en friche dont le sol et sous-sol sont prometteurs.

Selon David Chauvaud, géologue et spécialiste de l’AOC de Madiran, les parcelles qui pourraient donner les meilleurs vins sont celles de sols maigres de coteaux à colluviosols à galets et de rendosols (= sol évolué sur sous sol calcaire), dont la pente serait de 10-15% et l’exposition au sud ou au sud-ouest.

Madiran est le second vignoble à galets de France après Chateauneuf-du-Pape. Les gros galets à quartzite que l’on trouve à Madiran, facilitent le drainage, protègent la surface du sol de l’érosion, absorbent le rayonnement solaire du jour pour le restituer la nuit.

 

La spécificité des vins

 

  • Les vins jeunes sont particulièrement riches en arômes de fruits rouges et noirs (cassis, mûre,groseille…), et possèdent une puissance tannique unique qui les rend peu accessibles.
  • Après vieillissement, les tannins se fondent et s’enrobent. Le vin développe alors des arômes élégants, caractérisés par des notes de pain grillé, de cacao et d’épices; complexité encore accentuée par le passage dans le bois.

 Les vins de Madiran se sont beaucoup affinés ces 15 dernières années, ils ont acquis du volume et du fruit.

Globalement les vins issus de parcelles argilo-calcaires ont des tanins plus fins, plus soyeux que ceux issus des sols argilo-limoneux.

 

Gastronomie

 Assiette de magret, un plat qui convient très bien au madiran.

Le madiran est généralement servi à température ambiante (entre 14 °C et 16 °C l’excès de chaleur faisant ressortir l’alcool et les tannins), il peut être utile de le passer en carafe une heure ou plus avant de le déguster (selon millésimes et la catégorie).Il existe trois grands types de madiran : les tendances sur le fruit et pouvant être consommés jeunes, les traditions le plus souvent élevés en cuves avec très peu de « boisé » et les cuvées à forte proportion de tannat, sélections de parcelles et élevage plus long en barrique. Le madiran jeune met en valeur les viandes grillées, agneau, bœuf porc, magret de canard… ou confites : canard, oie, porc, cassoulet… Pour les ragouts et gibiers, les vins plus vieux sont mieux adaptés. En fin de repas, ces vins conviennent aux fromages des pyrénées : tommes de brebis , chèvre ou vache. Moins locaux, les cantal ou laguiole sont aussi des choix adaptés.En cuisine, le madiran est utilisé pour mouiller des viandes en sauce : daube de bœuf ou de sanglier, salmis de palombe locale, civets de gibier… Plus original, il sert aussi à cuisiner le saumon de l’Adour.

 

Vins à déguster (*)

 

 

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Torus 2004 – Domaine Brumont – Sélection de vignes de moins de 15 ans du domaine / 8.25€

La volonté d’Alain Brumont est d’élaborer avec Torus, l’entrée de gamme du domaine, un vin simple, plus populaire,plus gouleyant mais avec l’identité du tannat.

Au nez le vin affiche des arômes de cerise confite, de griotte et même de caramel. la bouche est équilibrée, toute en finesse et élégance; les tanins sont fins et polis…le pari d’Alain Brumont est réussi. 7.5/10 

Duprieur 2007 – Domaine Brana –  8€

Au nez, on est sur des arômes de cerise griotte,de mûre et de sureau. La bouche est concentrée,gourmande,fraîche, harmonieuse.Les tanins sont ronds et fruités. C’est bon! 8.5/10Sourire

 Cuvée Meinjarre Fûts de chêne 2003 – Domaine Brumont

Nez fin, fruits confits et évolution tertiaire: arômes de jus de viande et de cuir. La bouche est encore discrète, plutôt cerise confite et arômes d’élevage en futs. La structure est faite de tanins encore bien présents mais non austères. 8/10 

Château Laffitte-Teston Vieilles Vignes 2006   100% tannat – Vignes de 70 ans – Elevage fûts de chêne durant 13 mois – 10.8€

Au nez, encore un beau fruité de fruits rouges vanillés avec des séquences épicées. La bouche est dans l’ensemble très concentrée d’une matière dans laquelle tout est en harrmonie. La structure est charpentée de tanins sans aspérités. 8.5/10 Sourire

Château Montus 2004 – Dom Brumont – 80% tannat et 20% CS – 25€

Le nez est encore dominé par les fruits rouges confiturés avec des séquences de cacao. La bouche est concentrée sur un fruit croquant,tonique, de très grande élégance. La structure toute en équilibre est tissée de tanins fruités, mûrs non austères. 8.75/10  Rigolant

Domaine Berthoumieu Cuvée Charles de Batz 2001 90% tannat 10% CS – 40 hecto/Ha – 18 mois d’élevage dont 12 en barriques neuves – 15€

Robe presque noire. Nez complexe de torréfaction avec des séquences animales. La bouche est hyper concentrée, riche , une matière serrée,faite encore de fruit puissant; la gamme aromatique est dans le même régistre que le nez.Les tanins sont bien présents mais nobles. L’ensemble est encore d’une étonnante jeunesse.Un vin d’un style différent des précédents, éléboré pour 2 décennies. TB 8.75/10 Rigolant

Château Bouscassé Vieilles Vignes 2000 – Dom Brumont – 21 €

Le nez est déjà bien évolué sur des notes de torréfaction, végétales avec des séquences animales. La bouche est dans le même régistre mais assez courte et semble déjà loin dans son évolution. Le vin ne fait pas l’unanimité. 6.5/10

 Château Montus Cuvée Prestige 1999 – 100% tannat – 100% chêne neuf – Vignes situées sur les meilleurs coteaux de l’appelation – 41€

Le nez est sur l’évolution d’arômes tertiaires, boisés, végétaux et balsamiques. La bouche est élégante, et dans le même régistre aromatique que le nez mais manque un peu de longueur. A l’aération, des notes de feuilles sèchées, de laurier se dégagent. L’ arrière bouche se termine sur des tanins fins un peu suaves. Bizarrement,ça me rappelle certains St Emilion qui sont au même stade d’évolution. 7.5/10

Conclusions:

  • Une dégustation d’un excellent niveau d’ensemble.
  • Le groupe a été séduit par les qualités sensorielles du tannat, cépage trop peu connu. Ses qualités aromatiques sur le  fruit rouge, sa finesse de grain, son élégance, sa fraîcheur; ses tanins plus soyeux que prévus nous ont vraiment séduits.
  • Les vins qui sont vinifiés sur le fruit, la finesse et l’élégance ne demandent probablement pas un élevage en fûts de longue durée de façon à préserver au maximum les qualités intrinsèques du cépage. 

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(*)La notation exprimée sur 10 est une moyenne hédonique du groupe de dégustation du club « La Moinette ». On ne peut considérer qu’elle puisse être le reflet de la qualité globale d’un domaine, ni même de la qualité de la production du millésime goûté, étant donné la faible valeur statistique que représente une bouteille de 75 cl. 

Pour avoir une idée plus précise de la qualité d’un domaine ou de la qualité d’un millésime, référez vous à la littérature des experts traditionnels comme Bettane-Dessauve, Parker, Hachette, La Revue du Vin de France…etc

Prochaine séance: le vendredi 8 juillet: « Les vins blancs du Rhône nord »

 

 

 

Les vins rouges de Châteauneuf-du-Pape

 Séance du vendredi 14 janvier 2011

 

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 Châteauneuf-du -Pape est un village du Vaucluse situé sur une hauteur dominant la rive gauche du Rhône, à 17 Km d’Avignon et 9 Km en aval d’Orange.

 Réputé pour la beauté de ses vins, Châteauneuf-du-Pape est certainement le plus grand terroir méridional de France.

 Sur ce terroir aux profils variés, les vins de Chateauneuf-du-Pape se sont forgés une réputation ancienne, critiquée toutefois en France dans les années 70-80 par des dégustateurs qui les jugeaient trop rustiques. Il faut attendre les années 90 et les notes de l’américain Robert Parker pour redorer leur blason. Leur notoriété devient alors internationale.

  

 Le vignoble

 

 3200 hectares

 5 communes (Châteauneuf,Courthézon, Bédarrides, Orange,et Sorgues)
   

 Le vin

 A.O.C depuis 1936.

  Rendement autorisé :  35 Hl/ha    

 Climat

 Méditéranéen.

 3000 heures d’ensoleillement par an (1560 à Lille) et 14°C de t° moyenne  annuelle.

 Pluviométrie annuelle faible, pluies surtout concentrées en hiver et redoutées en été car souvent accompagnées d’orages de grêle.

 Le mistral soufle 158 jours par en moyenne dont 100 jours à plus de 60 Km/heure.

  Les cépages

Le grenache noir offre en appelation Châteauneuf-du-Pape ses plus belles expressions, associé à la syrah qui apporte couleur, gras et volume  et au mourvèdre qui apporte de la nervosité, de la fraîcheur.

D’autres cépages sont également autorisés : cinsault, vaccarese, cournoise, le muscardin et le terret noir.

 
Géologie  

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 Schéma extrait de « Les terroirs du vin » de Jacques Fanet

 

La géologie du vignoble de Châteauneuf est à classer dans la catégorie des vignobles de » terrasses quaternaires », en l’occurrence dans ce cas, terrasses du Rhône. 

Pour résumer la situation géologique, on pourrait dire :

  •  Au crétacé supérieur (-65 à –95 MA), une mer peu profonde recouvrait la région et dépose les calcaires urgoniens. Ainsi naquit le roche mère.(en vert sur le schéma) 
  • Avant le miocène (-24Ma), la vallée du Rhône est barrée par une série de hauteurs formées par les calcaires urgoniens. A Chateauneuf, ne subsiste que le quartier sommital dit Cabrières, aujourd’hui mélange de cailloutis calcaires qui sont des débris de l’érosion de cette barre calcaire  urgonienne et de galets. 

         La colline de Châteauneuf, est une île entourée d’une mer au fond de laquelle se déposent des  molasses sableuses et des sables qui recouvrent presque complètement les calcaires urgoniens.(en jaune pâle sur le schéma). C’est la zone des domaines La Gardine, Vaudieu au sud est de la cité. Dans ces sols, l’eau s’infiltre rapidement dans les calcaires urgoniens fissurés et le terroir est donc plus sensible à la sécheresse. 

  • Ensuite, on assiste à la formation des Alpes. 
  • Vinrent ensuite les 4 périodes glaciaires du quaternaire, alternées de radoucissements qui entraînent la fonte des glaciers alpins. Le Rhône qui prend sa source dans le massif alpin suisse ainsi que ses affluents vont se créer un passage et former la vallée du Rhône .  

 Ces fleuves vont arracher aux pentes des reliefs et transporter tout au long de leur cours des quantités considérables de matériaux qu’ils ont roulés, usés, érodés avant de les déposer, quand la pente devenait moins forte, formant de vastes étendues plus ou moins horizontales. Ces terrasses caillouteuses  constituent presque toujours des supports de choix pour les vignobles.      

Les différentes glaciations ont ainsi donné naissance à Châteauneuf à 3 niveaux de terrasses constituées d’une matrice d’argile rouge et de galets roulés de quartzites; l’argile jouant le rôle de rétenteur d’humidité durant la période estivale.

Le vignoble de Châteauneuf-du-Pape, est principalement installé sur 3 différents niveaux de terrasses caillouteuses depuis la plus basse (appelée Wurm –75.000 ans) jusqu’à la plus élevée qui domine la cité castel-papale.

On retrouve les mêmes galets roulés sur les appelations de Lirac et de TaveL.

    

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Les dépots du Rhône ont servi de référence mondiale à la classification des différents niveaux de terrasses quaternaires.

 On n’est pas dans la même configuration que dans le Médoc, où là, les dépots alluviaux ont la forme de croupes mais ici, plutôt la forme de lanières, globalement parallèles au fleuve.

Vinification….à l’ancienne ou moderne ?

On peut résumer la vinfication dite à l’ancienne par les principes suivants :

  • Eraflage inexistant ou partiel
  • Le grenache est le cépage incontournable et prédominant
  • Elevage en foudres

     La vinification moderne :

  • Eraflage partiel ou total
  • Le grenache est accompagné de façon importante par le syrah et le mourvèdre.
  • Introduction de l’élevage en fûts neufs.

On a trop souvent à tort accusé la rafle de rendre les vins rustiques. Aujourd’hui, les avis sont plus mesurés sur ce point. Car en ôtant la rafle, les vins gagnent peut être en pureté de fruit les 1ères années, mais ils perdent ensuite en fraîcheur. Or seule la rafle, si elle n’est pas triturée, apporte fraîcheur et épices au nez. Enlever la rafle, c’est comme manger une cerise sans noyau. Le fruit est plus charnu et gourmand, mais on perd cette touche de fraîcheur que l’on ressent avec le noyau en bouche. Les parfums et les tanins de cette rafle ont été progressivement remplacés par ceux de la barrique. C’est un choix facile et séduisant mais les experts pensent que cela ne donnera pas au vieillissement autant de complexité au vin.

L’espérance de vie d’un Châteauneuf

Les Châteauneuf sont des vins surprenants d’élégance, aux parfums magiques, au toucher de bouche sublime. Ils sentent le fruit, les épices, la garrigue, parfois le cuir et, avec l’âge, la truffe. Dans leur jeunesse, c’est leur fruit gorgé de soleil que l’on savoure. Lorsqu’il est cultivé, vinifié et élevé avec habileté, le Châteauneuf est le plus grand vin de garde de l’Europe méridionale, grâce à son terroir exceptionnel.

Vins à déguster (*)

Les vins ont été sélectionnés par Claire-Lise de la cave Vinadea de Chateauneuf-du-Pâpe en fonction des critères suivants: vinification à l’ancienne (pas d’éraflage par ex) ou vinification moderne, terroirs différents, encépagements différents.

 

Domaine La Barroche 2006  ( 66% Grenache – 15% Mourvèdre – 13% Syrah – 6% Cinsault ) Mélange de différents terroirs – Vinification moderne – Valeur montante de Chateauneuf selon la RVF – Elevage en fûts de 2-3 ans  / 31 €

Le nez est de cerise noire,pruneau avec des séquences épicées. On retrouve les mêms arômes en bouche. La bouche ne manque pas de structure, ni de fraîcheur. Beau potentiel de garde,les tanins doivent s’arrondir (le côté un peu « piquant » des tanins dérangent certains?!) 7.5/10 

Domaine Font de Michelle 2007  ( 70% Grenache – 10% Syrah – 10% Mourvèdre – Cinsault, Cournoise, Terret, Muscardin )  – Mélange de différents terroirs, Vieilles Vignes de 45 ans  – Vinification moderne – Elevage 16 mois en foudres et fûts de chêne de 2 à 5 vins / 23 €

Le nez affiche un fruit généreux,rond et des notes de pruneau d’agen. La bouche esta ussi généreuse en fruit, avec des notes plus complexes de café et d’épices. L’ensemble est d’une belle puissance, flatteur, les tanins sont fourrés , si bien que beaucoup apprécient son côté immédiat. 7.5/10 

Château Fortia Réserve 2007 ( 70% Syrah – 30% Mourvèdre ) Galets roulés – Elevage 18-24 mois en foudres, pas de barriques pour garder un certain fruité – Vinification moderne – Pas d’insecticide (confusion sexuelle) Fongicides classiques seulement si nécessaire / Désherbage mécanique /  25.5 € 

Le nez est bien marqué par le syrah: floral,violette et fruits rouges délicats. La bouche est d’emblée marquée par une structure tannique au grain fin, elle est puissante, néanmoins  élégante et affiche un beau potentiel de garde. 8/10 

Le Cros de la Mûre 2007 ( 90% Grenache – 5% Mourvèdre – 5% Cournoise )  – Vinification moderne – 0.5 Ha – Galets roulés –  Bio / 45 €

Le nez affiche un fruit compoté, à la limite de la surmaturation. La bouche affiche des arômes dans le même style du nez, certains évoquent le porto. Elle est puissante, un rien abrupte et manque un peu de fraîcheur. Un peu déçu vu le prix!  6.5/10

  Domaine Mont Thabor 2006  ( 80% Grenache Vieilles Vignes – 15% Syrah – Mourvèdre Cinsault 5% ) – Galets roulés sur argile rouge sableuse – Vinification à l’ancienne – Elevage 2/3 en barriques – 1/3 en cuve / 17 €

Le nez manque de netteté. L’attaque en bouche est assez astreingente, un rien austèrenvégétale, la structure est assez imposante et  demande de la patience avant de le consommer. 5.5/10 

 Domaine Les Cailloux 2006 ( Grenache – Mourvèdre – Syrah) – Galets roulés – Vinification à l’ancienne – Elevage 16 mois  / 20 €

 Un nez net de coulis de fruits rouge à la vanille.Une bouche distinguée, bien pleine,concentrée,harmonieuse faite de fruit rouge très pur et bien mûr. 8/10 

 Domaine Mathieu Cuvée Filebre 2005 ( 80% Mourvèdre – 10% Grenache – 5% Syrah – 5% Autres ) Vinification à l’ancienne – Argilo calcaire – Elevage 12 mois fûts neufs et d’un vin / 35 €

Un nez floral avec des notes boisées bien intégrées. En bouche, l’attaque est d’abord tannique pour laisser place à une concentration pleine de fraîcheur, de minéralité et qui est encore sur la réserve. On est ici dans un style atypique pour Chateauneuf ,dû bien sûr à l’encépagement. 8.5/10

   Château de Beaucastel 2006   ( Grenache – Mourvèdre – Syrah ) – Galets roulés – Chauffage de la vendange en grains entiers à 80°C, refroidissement à 20°C, macération classique pdt 12 jours, Elevage en foudres de chêne de 4000 l pdt 1 an  – Rendements < 30 hecto/ha et tri drastique au chais / 52 €

Le nez est riche, délicat et intense: du fruit mûr,réglisse,moka et chocolat. la bouche est d’emblée enveloppante,concentrée, volumineuse avec des arômes distingués de griotte bien mûre. Un ensemble de classe ,profond et distingué!Un vin supérieur de l’appelation digne de sa réputation. 9/10

Une dégustation intéressante et qui marque l’évolution des vins de Chäteauneuf vers plus de finesse et moins d’extraction démesurée. On se démarque de la génération des Châteauneuf des années 90. Globalement, la dégustation est marquée par un style puissant, riche, équilibré. Le syrah et le mourvèdre apportent une touche de fraîcheur qui rééquilibre avantageusement l’ensemble. Probablement, un style plus uniforme au niveau de l’appelation et plus international, susceptible de plaire au maximum.

 

(*)

La notation exprimée sur 10 est une moyenne hédonique du groupe de dégustation du club « La Moinette ». On ne peut considérer qu’elle puisse être le reflet de la qualité globale d’un domaine, ni même de la qualité de la production du millésime goûté, étant donné la faible valeur statistique que représente une bouteille de 75 cl. 

Pour avoir une idée plus précise de la qualité d’un domaine ou de la qualité d’un millésime, référez vous à la littérature des experts traditionnels comme Bettane-Dessauve, Parker, Hachette, La Revue du Vin de France…etc

 

 

Prochaine dégustation en mars: Les Madiran

 

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Séance du vendredi 1 octobre 2010: Les Côte de Provence (Rouge et Blanc)

Qui évoque les vins de Provence pense d’abord aux rosés. Logique, ces vins représentent 87% de la production et le vignoble provençal a fini par construire sa réputation sur cette couleur. C’est dommage, car les meilleurs vins rouges de Provence ont toutes les qualités pour se distinguer dans le large éventail des rouges du sud. Lorsqu’ils sont grands, les rouges provençaux combinent la richesse et la sensualité méridionales d’une part, une distinction et une fraîcheur d’autre part qui peuvent rappeler, au vieillissement, les grands crus du bordelais. 

Le vignoble 

Situé dans l’extrême sud de la France, grosso modo dans un triangle formé par Aix-en-Provence, Marseille et Saint-Raphaël (des Alpilles jusqu’au massif de l’Estérel).

Départements concernés : le Var, les Bouches du Rhône et une enclave dans les Alpes Maritimes.

Surface du vignoble : 20.500 Ha

Les modes de production 

  Rendement autorisé : 55 Hl/ha (Rendement moyen : 47)     

 Le vin

  A.O.C depuis 1977.

   Rosé: 87% – Rouge: 10% –  Blanc: 3% 

  Climat

   Méditéranéen mais les différences, fonction du relief et de l’influence de la mer, sont importantes.

     3000 heures d’ensoleillement par an. (1560 à Lille)

     Pluies rares mais violentes et vents fougueux. 

Les cépages

Une palette de cépages variés est autorisée dans l’appelation : 

En rouge (et rosé) 

  • Syrah: qui tend peu à peu à devenir le 1er cépage de cette région. Celui ci pourrait atteindre 80% d’ici 2015.Il donne des vins solides et colorés riches en tanins, au fort potentiel aromatique et au bon potentiel de vieillissement.
  • Grenache: confère des arômes de fruits rouges en jeunesse; des notes plus épicées et animales avec l’âge. Il apporte du gras au vin, de l’ampleur et de la puissance.
  • Cinsault: apporte au vin fraîcheur, finesse et fruité, nuançant la puissance des autres cépages. (largement utilisé en rosé)
  • Tibourien: spécifiquement local; surtout utilisé en rosé. Il apporte élégance, délicatesse, finesse d’arômes et riche bouquet.
  • Mourvèdre: adapté aux terroirs chauds et calcaires proches de la mer (voir Bandol). Dans sa jeunesse, il donne des vins charpentés aux tanins fins, avec des arômes de violette et de mûre.Plus tard, ses arômes se transforment en notes épicées, poivre et cannelle.
  • Carignan: Tend à se faire plus discret. Cultivé en coteau avec de faibles rendements, il donne des vins colorés et charpentés.         
  • Cabernet sauvignon: Peu répandu en provence, il apporte charpente tannique, puissante mais douce à la fois et une aptitude au vieillissement.
  • Counoise: adapté aux coteaux, chauds et caillouteux, il permet d’obtenir des vins fruités mais peu colorés.

   En blanc 

    •  Rolle (ou Vermentino en Corse et Italie) : Cépage d’origine ligure, cultivé depuis toujours en provence. Il donne des vins robustes aux parfums d’agrumes et de poire, gras et équilibrés, d’une grande finesse de corps et d’arômes.

 

  • Ugni blanc: Cépage d’origine toscane donne des vins clairs, fruités et d’une grande finesse.
  • Clairette: Cet ancien cépage provençal donne des vins aromatiques et bouquetés aux notes de fruits à chair blanche.
  • Sémillon: Apporte au vin de la puissance, du gras, de la rondeur.
  • Bourboulenc blanc / Grenache blanc / Sauvignon.   

Géologie

L’histoire géologique de la Provence, qui est dans le détail, particulièrement complexe, peut être résumée en 4 périodes principales.

  • Au cours de l’ère primaire (-540 à –245 MA) se constitue un vaste massif montagneux fait de roches cristallines. Ce socle est le siège d’une activité volcanique assez intense sur la partie est. Le massif de l’Estérel est le dernier témoin de cette période.
  • Au cours de l’ère secondaire (-245 à – 65 MA), ces montagnes sont érodées puis entièrement recouvertes par la mer : une épaisse couche de sédiments calcaires ou argilo-calcaires recouvre la région.
  • Au tertiaire (-65 MA à 5 MA), la surrection des Alpes provoque le plissement et le glissement de la couverture sédimentaire.
  • Au quaternaire (-5 MA à nos jours), cet ensemble de roches très diversifié, cristallin, calcaire, éruptif est modelé par une intense érosion pour donner un paysage très varié dans lequel on retrouve globalement les acteurs géologiques principaux.

Au SE de la Provence, affleure le socle cristallin, avec les massifs des Maures, du Tanneron et de l’Estérel, qui présente de nombreuses traces éruptives alors qu’au SO et au nord, s’étend la zone majoritairement calcaire faite d’une alternance de collines  et de barrières rocheuses.  

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On divise les Côte de Provence en 5 grandes zones naturelles :  

La bordure maritime cristalline des Maures

  • En bordure du rivage méditérranéen, cette zone s’étend de St Tropez à Hyères.
  • Situation à proximité de la mer sur les versants côtiers, replats et hautes terrasses des Maures. 
  • Les sols viticoles de ce secteur proviennent de l’altération de roches appartenant au massif des Maures. Ces sols sont sablo argileux et plus ou moins riches en cailloutis quartzeux de couleur brun-ocre à brun-rouge. 

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La vallée intérieure

  • Bassin sédimentaire datant du permien (Ere primaire) situé dans l’arrière pays, entre le massif des Maures  et le Haut Var.
  • Vignoble situé sur les versants et parties hautes des vallées.
  • Socle de grès et d’argiles rouges par endroit recouvert de colluvions et d’alluvions.

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  • Les vignobles situés en bordure nord sont riches en cailloutis issus des reliefs calcaires ; ceux situés en bordure sud sont plutôt riches en cailloutis issus du massif des Maures. 

Le plateau triasique du Haut Var

  • Région de Draguignan, au nord de la vallée intérieure.
  • Les vignobles occupent les coteaux, plateaux et hautes terrasses.
  • Sols du Trias (Ere secondaire) caillouteux calcaires à matrice argilo-sableuse brun rouge à jaune.

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 Le Bassin du Beausset 

  • Zone au nord de La Ciotat mais excluant Bandol.
  • Ceinturée au nord par le massif de la Sainte Beaume et au sud par les chaînons du Gros Cerveau qui délimitent l’appelation Bandol au nord. 
  • Sols de marne, grès et calcaires du crétacé et du jurassique avec des colluvions.

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La Montagne Sainte-Victoire

  • Zone limitée au nord par le Massif de la Sainte-Victoire et au sud par par le Massif de l’Etoile.
  • Vignobles se situant sur les pentes et replats de ce secteur
  • Sols de marnes et grès du crétacé (Secondaire) à texture sablo-argileuse rouge riches en colluvions calcaires provenant de l’érosion et altération des reliefs calcaires.

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Conclusion :

Les vins issus de nombreux cépages différents, en proportions variables, sur des sols et des expositions tout aussi divers, présentent à côté d’une parenté due au soleil, des variantes qui font leur charme…..  

Vins à déguster

Les vins ont été achetés au caveau des Côte de Provence à Les Arcs sur Argens. 

 Rouges

1.Domaine Ste Marie Cuvée Tradition 2007  (75% syrah – 25% Cabernet Sauvignon) Bormes Lez Mimosas – Bordure maritime cristalline – Sols silicieux  Micaschistes,schiste,quartz blanc – En conversion Bio / 8.5 € 

Le nez est floral et fruits noirs, la matière s’affiche d’emblée solide, bien charpenté sur des arômes de fruits noirs (mûre,myrtille). Un vin dans l’ensemble bien fait mais à attendre 2 ans. 7/10 

2.Château Miraval 2005  (Syrah-Grenache-Cabernet Sauvignon) Au nord de Brignolles dans le plateau triasique du Haut Pays – Sols caillouteux calcaires sur matrice argilo sableuse brun rouge à ocre – Bio / 15 € 

Le nez révèle un problème bactériologique (déviation fermentaire  ou problème survenu durant l’élevage) …non côté.

3.Château Mas de la Victoire  Cuvée Syrah-Rissime 2007  (85% Syrah – 15% Grenache) Ramatuelle dans la bordure marine cristalline des Maures – Sablo argileux +- riche en cailloutis schisteux  / 17 € 

Le nez rappelle le soufre…? La bouche est néanmoins équilibré,veloutée mais assez fermée aromatiquement. 5/10 

4.Domaine Mas des Esclans Cuvée Castrum 2006 (Syrah et Carignan majoritaires, Mourvèdre) La Motte (région de Lorgues) La vallée intérieure – Grès fin du permien et argiles rouges – Elevage en fûts 12 mois / 18 € 

 Le nez fin révèle des arômes de fruits rouges (cerise noire,cassis) sur un fond épicé. La bouche s’affirme charnue mais croquante, complexe , encore dominée par les fruits rouges bien mûrs. Un très beau vin! 8.5/10  

5.   Mas Negrel Cadenet 2004  (45% Grenache-45% Syrah-10% Cab Sauv) Trets – La Montagne de Ste Victoire – Sols 60% Graviers calcaires 40% Argilo limoneux  Eboulis calcaires crétacé de la Montagne Ste Victoire – Elevage en fûts 12-15 mois / 19 €

Le nez est marqué par des arômes de réglisse, de jujube.La bouche est d’emblée chaude,charnue, bien fondue , marquée par le grenache. Un fruité bien présent mais qui manque de vivacité et de fraîcheur. 7.5/10 

6.   Château de Roquefort Cuvée La Pourpre 2006 (Syrah, carignan, Mourvèdre) Roquefort La Bedoule (Région de La Ciotat) Le Bassin de Beausset Sols marneux, grès et calcaires du crétacé – Elevage 24 mois en ½ muids / 22 €

Le nez se révèle  sur les fruits rouges. La bouche est du même régistre aromatique, les tanins un peu végétaux nous paraissent manquer de maturité. L’ensemble manque de longueur. 7/10 

Blancs 

7.Château Roubine 2009 (rolle, ugni blanc, clairette,sémillon) Lorgues – La vallée intérieure – Argilo calcaire/12 €

Le nez expressif, racé, révèle des arômes de fleur blanches, de pêche avec des notes de noisette grillée. La bouche est ample,ronde, d’une grande fraîcheur marquée par des arômes de poire, de pêche blanche. Un ensemble de classe avec une belle longueur. 9/10

8.Domaine de Gavaisson (80% Rolle, 20% Sémillon) Lorgues – La vallée intérieure – Argilo calcaire – Bio / 15 €

Le bouquet olfactif est d’une grande finesse: floral (jacinthe,tilleul)et agrumes. La bouche est ample, avec des arômes de pêche et d’abricot. Un vin d’une grande fraîcheur pour une cuisine fine et épurée. 9/10

Une séance qui se termine donc sur deux vins blancs de classe, … qui font un peu oublier la qualité très moyenne des vins rouges.

Prochaine séance: Les vins rouges de Chateauneuf du Pâpe.

 

 

 

 

     

 

 

 

 

 

Le vignoble de Morey Saint Denis

Cercle oenologique « La Moinette » Séance du vendredi 16 avril 2010

LE VIGNOBLE DE MOREY SAINT DENIS

Le vignoble de Morey Saint Denis se situe entre les vignobles de Gevrey Chambertin au nord et de Chambolle Musigny au sud, sur la Côte de Nuits à 17 km de Dijon et 7 km de Nuits St Georges.

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Généralités

« Ici on ne vend pas le nom, on vend le vin » déclare Thierry Broin, régisseur du clos des Lambrays à Morey St Denis. Faute de bénéficier d’une réputation à la hauteur de ses voisins, les producteurs de Morey St Denis ont donc toujours dû faire davantage d’efforts que les autres. Aujourd’hui, elle est une des appelations les plus homogènes de Bourgogne en terme de qualité. Les meilleurs vins du village sont au niveau des plus grands….mais Morey continue d’avoir un déficit de notoriété et ce pour plusieurs raisons :

  • D’abord, sa petite taille (130 ha) qui n’a pas intéressé le négoce-éleveur quand ce dernier a commencé à construire ses réseaux commerciaux aux 4 coins de la planète dès le 19ème siècle.
  • Les meilleurs vins étaient souvent vendus sous le nom plus porteur de ses voisins; et les moins bons sous le nom de Morey St Denis…pratique qui bien sûr, n’est plus d’actualité!
  • Les marchés lointains (US,Asie…) se sont tournés vers les appelations les plus faciles à vendre cad les plus connues et plus prestigieuses.

C’est ce qui explique que les prix des Morey St Denis sont toujours en retrait par rapport à Gevrey et Chambolle.

Mais cela change…les jeunes de la commune profitent de la curiosité des consommateurs qui se contentent de moins en moins de « boire les étiquettes » et recherchent la nouveauté.

Le vignoble

Il produit à lui seul 5 des 32 Grand Cru Bourguignons :

  • Clos de Tart (7,35ha)
  • Clos St Denis (5,45 ha)
  • Clos de la Roche  (17,20 ha)
  • Clos des Lambrays (8,30 ha )
  • Bonnes Mares (1,5 ha)partagé avec Chambolle Musigny (13,25 ha)

Le vignoble de Morey St Denis bénéficie également de 20 appellations Premier Cru : Aux Carmes, Aux Cheseaux, Clos Baulet, Clos des Ormes, Clos Sorbés, Cote-Rôtie, La Bussière, La Riotte, Le Village, Les Blanchards, Les Chaffots, Les Charrières, Les Chenevery, Les Façonnières, Les Genavrières, Les Gruenchers, Les Milandes, Les Ruchots, Les Sorbes, Monts Luisants et Clos des Monts Luisants.

3,81hectares sont classés en appelation village AOC Morey-Saint-Denis blanc.

Morey possède un large vignoble de coteau, uniforme avec une classique orientation à l’est où les 5 grands crus reposent sur le tiers supérieur du coteau.

 

Géologie de la Bourgogne

  •  La mer a recouvert toute la région durant pratiquement tout l’ère secondaire avant de se retirer progressivement. En quittant la région, elle a déposé des roches sédimentaires qui ont déterminé la composition des sols bourguignons.
  • Durant l’ère tertiaire, la mer s’est définitivement retirée et la formation des Alpes a causé d’importants mouvements tectoniques. Fortement ressentis en Bourgogne, ces mouvements sont à l’origine d’un réseau de failles denses et parallèles Nord Sud qui traverse la région. Le paysage bourguignon n’a pas fondamentalement changé depuis la naissance des Alpes.

faille générfaille normalefaille Islande1Faille en Islande

san-andreas-visoterra-16027[1]Faille de San Andreas en Californie

  •  La Côte bourguigonne est donc un vignoble dit «  de rebord de faille », faille résultant d’un double mouvement effondrement-soulèvement qui marque la limite entre la plaine de la Saône à l’est et le Morvan à l’ouest. L’effondrement correspond au fossé bressan entre la Bourgogne et le Jura. Néanmoins, les couches du sous sol sont composées de couches sédimentaires principalement âgées du jurassique.

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La liaison entre le Morvan et la plaine de la Saône se fait par un vaste escalier à 5 marches descendant régulièrement de l’Ouest vers l’est; ces 5 marches façonnées aujourd’hui par l’érosion, correspondant à 5 failles parallèles . Les Hautes côtes et la Côte bourguigonne constituent la 4ème marche et la plaine la 5ème marche. Cette 4ème marche est constituée de strates sédimentaires superposées du jurassique, seul le dessus de la Côte est du crétacé. C’est sur ces strates situées, alternativement tendres et dures, sur le flanc de la 4ème marche que se situent les vignobles des communes bourguignonnes.  

Géologie du vignoble de Morey Saint Denis

Les sols sur lesquels sont plantés les vignobles sont rarement le résultat de la seule altération des couches géologiques sous jacentes. Celles ci ont été recouvertes d’éboulis plus ou moins épais. On y trouve des limons rouges qui ont glissé le long des plateaux, des cailloutis arrachés par l’érosion, des calcaires du haut de la Côte. Tous ces éléments se sont mêlés au sol en place. Ainsi si la roche mère affleure sur les pentes fortes comme au Clos de la Roche, les éboulis peuvent être plus ou moins épais en zone plane.

La mi-pente, comme ailleurs dans la côte, est le paradis des grands crus, mais aussi des premiers crus. L’altitude moyenne, le drainage efficace et l’exposition au soleil levant sont autant de bonnes conditions naturelles. Dix-sept premiers crus sont répertoriés. Tous ces climats ne sont cependant pas revendiqués, tant certains sont petits, moins d’un hectare parfois.

C’est ainsi que l’on peut dire que globalement le terroir de Morey Saint denis correspond à des terrains marno calcaires du jurassique moyen (Bajocien et Bathonien), très remaniés en surface par l’action du gel et des éboulis de pente datant des dernières glaciations.

De petites parcelles et beaucoup de propriétaires Le clos de la roche, qui, comme son nom l’indique, se trouve sur la roche calcaire, enfante souvent des vins très parfumés, typés par la cerise et la griotte dans leur jeunesse ; la truffe vient enrichir le bouquet avec l’âge.

Le bas du coteau du clos saint denis est formé de sols bruns calcaires, sans beaucoup de cailloutis, où les argiles confèrent richesse, complexité et longue garde. Beaucoup de structure pour ce grand cru donc, mais avec peut-être plus de finesse que son voisin. Comme pour le clos de la roche, beaucoup de propriétaires se partagent le clos saint denis.

De l’autre côté de la combe, au sud donc, se trouve le clos des Lambrays. La particularité de ce clos, devenu grand cru en 1981, est d’être constitué de trois climats géologiques.

La partie basse a hérité de la terre la plus lourde, la plus argileuse aussi. Le milieu jouit d’une excellente exposition au soleil levant. Quant à la partie haute, elle est bien ventilée… l’assurance de raisins sains, sauf année « catastrophe ». Cette complémentarité est exploitée par le régisseur Thierry Broin. Les sols marneux qui dominent dans le haut favorisent la finesse, tandis que les sols du bas, plus argilo-calcaires, confèrent puissance et charpente. L’assemblage de ces caractères assure l’harmonie et l’aptitude naturelle au vieillissement.

 Le clos de Tart produit, lui, des vins de grande garde, assis sur une texture puissante, fondue et d’une grande persistance. Enfin, une petite partie (1,50 ha sur les 15 de l’appellation) du grand cru bonnes-mares se trouve sur morey. Les vins sont pleins de puissance, de virilité même dans les premières années et ne se découvrent qu’après cinq à dix ans au moins.

Bonnes Mares1

Il existe à Morey-Saint-Denis quelques excellents vins blancs, chose rare en Côte de Nuits, le paradis du pinot noir. Différents des blancs de la côte de Beaune, les morey blancs sont généralement assez secs, bien marqués par le terroir.

Horizontale des vignobles de Morey Saint Denis du Domaine Magnien Michel – Millésime 2006

morey carte1

    Tous les vins ont été élevés 18 mois en fûts avec des proportions variables de fûts neufs suivant le niveau du vin.

  • 1. Morey St Denis Village 2006 (appelation communale simple) Situation en plaine dans le village sur argilo calcaire – 30% fûts neufs – 18€ 

Le nez est floral et griotte. La bouche est tout en élégance, dans le même régistre aromatique que le nez. La structure est faite de tanins aux grains fins. A boire sur son fruité , dans les 5 ans.

  • 2. «Le Très Girard» 2006 (appelation communale + Lieu dit) Situation: 250 m sur substrat de roche calcaire avec roches, marnes, sables et limons rouges – 35% fûts neufs – 20€

Le nez se révèle floral avec quelques notes de bois neuf. La bouche est en finesse, fruitée avec des séquences de boisé qui apparaissent davantage à l’aération. La structure est comparable au vin précédent, faite de tanins suaves au grain fin. A boire dans les 5 ans. 

  • 3. «Aux Charmes Premier Cru» 2006 – Situé à 250 m en dessous du Clos de la Roche sur sols calcaires avec roches, marnes , sables et limons rouges – 60% fûts neufs – 36€ 

Le nez est assez expressif et révèle un bouquet déjà plus complexe comparé aux 2 vins précédents avec des notes empyreumatiques (moka, pain grillé). La bouche est du même régistre aromatique que le nez. La structure est fondue, élégante ; la dégustation se termine sur des tanins fins et suaves. A boire dans les 7 ans.

  • 4. «Les Millandes Premier Cru» 2006 – Situé à 260 m en dessous du Clos de la Roche sur sols bruns calcaires – 70% fûts neufs – 36€ 

Au niveau aromatique, ce vin est très proche du précédent juste un peu plus fermé au nez. La structure est néanmoins plus solide, avec une matière plus abondante, les tanins ont un peu plus de mâche , ce qui permet au vin une garde un peu plus longue. A boire idéalement avant 2016.

  • 5. «Les Chaffots Premier Cru» 2006 – Situé à 300-320 m au dessus du Clos St Denis sur sols argilo calcaires – 75% fûts neufs – 36€

    Le nez se révèle assez bouqueté sur des notes empyreumatiques, de bois neuf et de vanille. La bouche est du même régistre aromatique . L’ensemble est fondu, les tanins sont  fourrés , la structure est harmonieuse et équilibrée.

  • 6. «Clos Saint Denis Grand Cru»2006 – Situé à 270-310 m sur sols argilo calcaires avec oxydes de fer-80% fûts neufs-0.12 Ha-600 bout-88 €  

Le nez est expressif et racé, le bouquet est ouvert et assez intense sur des des notes de pain grillé, d’épices et de vanille. La bouche révèle le même bouquet. L’ensemble est fondu, harmonieux, tout a bien sa place. Les tanins sont bien intégrés dans un ensemble de classe ! A boire avant 2020.

  • 7. «Clos de la RocheGrand Cru »2006 – Situé à 270-300m en haut du village sur sols bruns calcaires – 80% fûts neufs – 0.33 Ha-1200 bout-88€  

  Nez au bouquet dense (moka,épices,fruits rouges). La bouche révèle le même style d’arômes. La bouche est profonde, riche, élégante,  la structure est tannique mais fourrée. Le boisé doit encore se fondre dans l’ensemble, la finale est longue et se termine sur des notes de café. A boire avant 2020. 

A retenir de cette horizontale :

* Points communs de tous ces vins : l’élégance, la finesse, la précision dans la vinification,l’expression juste du pinot noir dans un millésime considéré comme moyen.

* La puissance, la complexité vont crescendo au fur et à mesure que l’on monte dans la hiérarchie.

* Les 2 « Grands crus » se distinguent des autres vins par une profondeur et une complexité dignes de leur rang. Seul leur terroir les différencie dans la nuance.