En ce 17 novembre 2017, sur invitation du syndicat des vignerons de Gevrey-Chambertin se déroulait la présentation du millésime 2016 après un an d’élevage, au caveau de l’Espace Chambertin de la célèbre commune. Une opportunité unique de découvrir une grande partie des domaines en appelation Village, Premier Cru et Grand Cru. C’’est la première fois que je m’y rendais.
A rappeler, le millésime 2015 solaire, fort réussi donne des vins charnus et pleins qui dégagent souvent des évocations épicées, empyreumatiques. Millésime fort demandé s’il en est puisque une grande majorité de viticulteurs n’ont soit plus rien à vendre, soit voient leur stock fondre comme neige au soleil.
Bourgogne heureuse qui rit au succès mondial, mais qui pleure en même temps en constatant la grimpée effroyable du prix du foncier.
Et 2016….. ?
2016 puisqu’il en est question en cet évènement se révèle un grand millésime classique né d’une maturité phénolique quasi parfaite, sans aucune trace de surmaturité.
2016 avait pourtant mal commencé pour la vigne, le pessimisme était de rigueur fin juin ! Au printemps, la végétation avait de l’avance et ce sont les bourgeons déjà formés qui ont subi le gel de la fin d’avril. Heureusement les mois qui suivront seront bons pour la vigne : de la pluie au bon moment et de la chaleur en alternance. Les vendanges ont été sereines et ensoleillées; côté rendement, on note une très grande hétérogénéité due aux dégâts du gel qui n’a pas sévi de la même façon partout….on considère néanmoins que globalement Gevrey-Chambertin s’en est bien sorti!
Première conclusion personnelle de cette dégustation : des vins au profil juteux donc du fruit, de la pureté, du fond et de la concentration, de la finesse dans les tanins dans un bel équilibre d’ensemble.
Deuxième constatation : de beaux Villages, certains même avec des maturités étonnantes mais bien équilibrées par l’acidité naturelle du millésime.
Troisième remarque: des Premiers crus et des Grands crus au sommet…. solides qu’il faudra mettre en cave pour quelques années.
« Que dire…sinon Bravo » pour la grande qualité d’ensemble.
En accord avec mes goûts personnels, j’ai beaucoup aimé la concentration, la race et la complexité des vins des domaines Berthaut-Gerbet et aussi de Sylvie Esmonin. Sans oublier Bruno Clair et Humbert Frères (racés et gourmands), Magnien et Mortet, Nadeff (flatteur, à l’élevage certes marqué), Charlopin Philippe dans son style bien à lui qui plaît toujours, le Gevrey simple de Jane et Sylvain très charpenté….
Je n’ai finalement pas tout goûté, plus de 70 bouteilles de 40 producteurs, ça fait beaucoup, les jugements deviennent à la fin inobjectifs !
A noter que l’on y parlait presqu’autant l’anglais que le français à cet évènement….des invités qui visiblement venaient de tous les continents pour ce WE prolongé de la vente des vins de l’hospice de Beaune….
La Bourgogne, paradis terrestre de la vigne, vole de succès en succès!